Comment éviter les effets négatifs du favoritisme ?

Comment éviter les effets négatifs du favoritisme ?

Comment éviter les effets négatifs du favoritisme : Dernière modification le 4 octobre 2025

Introduction

Être parent ou éducateur est une responsabilité complexe et exigeante. Donner amour, attention et soutien à chaque enfant est essentiel pour leur développement émotionnel, moral et social. Pourtant, un piège fréquent peut nuire profondément à cette mission : le favoritisme. Traiter certains enfants avec préférence, volontairement ou involontairement, peut avoir des conséquences durables sur leur personnalité, leurs relations fraternelles et l’harmonie familiale.

Qu’est-ce que le favoritisme ?

Le favoritisme survient lorsqu’un enfant perçoit qu’un frère ou une sœur reçoit plus d’attention, de privilèges ou de considération. Cela peut se traduire par :

  • des cadeaux plus nombreux ou plus précieux,
  • des encouragements ou compliments plus fréquents,
  • une tolérance plus grande envers certaines erreurs ou comportements.

Même de petites manifestations de préférence peuvent provoquer des blessures émotionnelles profondes et fragiliser la confiance des enfants envers leurs parents et entre eux.

Les conséquences du favoritisme

Un enfant qui se sent délaissé peut développer :

  • Jalousie et ressentiment envers ses frères et sœurs,
  • Sentiment d’injustice, compromettant la confiance envers ses parents,
  • Agressivité ou isolement, pouvant engendrer des conflits récurrents au sein de la famille.

L’histoire du prophète Youssouf (Joseph) dans la tradition islamique illustre ces conséquences : ses frères, se sentant délaissés au profit de lui et de son frère, en vinrent à comploter contre lui et à le jeter dans un puits (Sourate Youssouf, v. 8‑10). Ce récit montre que le favoritisme, même perçu, peut engendrer des tensions extrêmes et des comportements destructeurs.

L’équité : un principe universel

Au-delà du contexte religieux, le principe de l’équité est fondamental pour une éducation juste. Le Prophète Muhammad ﷺ a insisté sur l’importance de traiter chaque enfant avec impartialité, affirmant que l’injustice entre enfants nuit à la famille et à l’autorité parentale.

Même sans adhérer à la foi islamique, ce message reste universel : l’équité dans le traitement des enfants est essentielle pour préserver la confiance, l’harmonie et le respect mutuel au sein de la famille.

L’équité dans les gestes quotidiens

L’équité ne se limite pas aux biens matériels. Elle inclut aussi les gestes d’affection, les attentions et le temps consacré à chaque enfant. Une attention équilibrée dans les petites choses – compliments, câlins, moments de jeu – contribue à créer un environnement sûr et affectueux.

Selon un récit rapporté dans la tradition islamique, un homme embrassa son fils et le fit asseoir sur ses genoux, puis fit asseoir sa fille à côté. Le Prophète ﷺ lui fit remarquer :

« Tu n’as point été équitable entre eux. » (Al-Bayhaqî)

Cette anecdote montre que même de petits gestes peuvent avoir un impact sur la perception qu’ont les enfants de l’amour et de la justice parentale.

L’équité dans la gestion des conflits

Les disputes entre enfants sont inévitables. Le rôle des parents ou éducateurs est d’intervenir avec impartialité. Soutenir systématiquement un enfant au détriment d’un autre renforce le ressentiment et aggrave les conflits. Les adultes doivent arbitrer avec justice, reconnaître les torts, corriger les erreurs et soutenir ceux qui sont injustement lésés.

Conséquences à long terme du favoritisme

Le favoritisme durable peut provoquer :

  • La rupture des liens fraternels,
  • La méfiance envers les adultes,
  • Des comportements agressifs ou asociaux,
  • Des difficultés à respecter l’autorité et à développer l’empathie.

À l’inverse, l’équité favorise la confiance, la coopération et le sentiment de sécurité affective, des bases essentielles pour un développement harmonieux.

Différences justifiées entre enfants

Il est important de noter que l’équité ne signifie pas toujours traitement identique. Certaines différences peuvent être légitimes :

  • Un enfant malade ou ayant un handicap,
  • Un enfant portant de lourdes responsabilités,
  • Un enfant ayant des besoins particuliers ou des contraintes spécifiques.

Ces différences doivent toujours être basées sur la nécessité et la justice, et non sur une préférence personnelle.

Conclusion

Le favoritisme entre enfants est une source majeure de conflits, de blessures émotionnelles et de rivalités durables. L’équité est essentielle pour préserver la sérénité familiale et développer des relations harmonieuses.

Être un parent ou un éducateur juste signifie traiter chaque enfant avec attention, amour et impartialité, dans les gestes comme dans les décisions. En respectant ce principe, les enfants grandissent dans un environnement sûr et équilibré, et les familles favorisent des liens durables fondés sur la confiance, le respect et l’empathie.

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